“Une seule chose te donnera du courage, c’est la certitude qu’aucun malheur ne dure toujours ni d’ailleurs très longtemps”Epicure
Welcome dans la rubrique essence du Blogzine Beautiful & Inspiring ! Ces portraits de femmes entrepreneures qui n’ont pas peur de déplacer des montagnes pour réaliser leurs rêves.
Pour cette première j’ai le grand plaisir d’accueillir Amandine Taravellier un des piliers de l’industrie du Destination Wedding (mariage à l’étranger). Je vous laisse découvrir son fabuleux et authentique portrait, sans tabou.
Parlez-moi un peu de vous !
Je suis Amandine Taravellier créatrice de l’Agence Opaline qui existe depuis 9 ans maintenant. Il s’agit d’une entreprise spécialisée dans l’organisation de mariages aux USA pour les français résidant en France. Depuis quelques mois, nous développons d’autres destinations, assez peu, mais c’est par choix, ainsi qu’un retour en France. Je suis également co fondatrice du Wedding District. Une entreprise de relations publiques, pour les professionnels étrangers principalement, et enfin je suis co créatrice de l’association Café autisme, une association qui vise à sensibiliser sur l’autisme particulièrement mais aussi sur le handicap de l’enfant de manière générale.
Je suis mariée et maman de deux enfants de 11 et 5 ans. Le plus grand a été diagnostiqué autiste de haut niveau, d’où pour moi l’envie et la nécessité de créer une association en plus de mes deux autres activités.
Parlez moi de votre marque et de ses valeurs
J’ai tenu plus que tout à ce que chacune de mes entreprises ou de mes projets reflètent des valeurs humaines de bienveillance, d’écoute, d’honnêteté qui me sont chères. Je suis très loin d’être parfaite et comme tout le monde je fais de mon mieux. Mais il était impensable pour moi de faire passer mon entreprise avant l’humain. Je ne serai sans doute jamais riche financièrement, mais j’ai eu le bonheur de faire des voyages fabuleux pour mon travail et de rencontrer des gens incroyables. J’ai de magnifiques souvenirs! J’ai la chance d’avoir trouvé des partenaires de travail qui voient les choses comme moi. Et finalement je ne manque de rien. Je vis de mon travail.
Je suis très fière lorsque des clients me disent qu’ils ont contacté d’autres professionnels mais que le côté humain, transparent et proche des gens qui se dégagent de mon site internet les ont convaincus de me confier leur évènement.
Je suis présente pour les couples que j’accompagne au-delà sans doute de ce que certains feraient. Mais j’ai une conception très précise de mon métier et du rôle que doit tenir une wedding planner. Ce qui fait que je garde toujours ma ligne de conduite. Et cela fonctionne très bien.
J’ai des valeurs personnelles et professionnelles très fortes. Si au début de ma carrière j’essayais de me plier aux autres pour ne pas faire de vagues, aujourd’hui avec l’expérience et quelques déceptions plus tard, je sais que je dois me faire confiance et me servir des mes valeurs justement pour faire la différence.
Comment vous est venue l’idée d’entreprendre ? Et pourquoi avez-vous choisie d’entreprendre ?
Je suis quelqu’un de plutôt très dynamique et avec toujours milles projets qui fusent constamment dans ma tête. C’est difficile de me canaliser surtout pour les personnes qui travaillent avec moi. C’est valable dans ma vie professionnelle et personnelle. J’aime créer! Je ne supporte pas les personnes qui trouvent comme excuse pour ne pas faire les choses, le fait que cela n’existe pas.
J’ai essayé de faire comme la plupart des gens, trouver ma voie, un travail qui me plaise mais ce n’est pas moi. Je suis un peu comme une feuille prise dans le tourbillon d’une rafale de vent. Et la majorité du temps, ce sont mes émotions et mon intuition qui me permettent de prendre une décision. Bien plus rarement la raison.
Mon envie d’entreprendre je la dois en priorité à mon envie dévorante de changer les choses, peu importe le domaine. Je suis une femme d’action, la passivité n’est pas mon fort du tout!
Quel est pour vous le principal avantage à se mettre à son compte ?
Sans hésitation je dirai le fait de pouvoir gérer son emploi du temps comme on le souhaite.
J’ai tellement travaillé à la création de mon Agence pour pouvoir vivre de mon métier, jour et nuit, qu’il est arrivé qu’on me juge, qu’on me dise que cela allait nuire à mes enfants. J’aime assez l’idée de justement leur avoir montrer qu’il faut aller au bout de ses ambitions, de ses rêves et qu’il faut travailler dur pour y arriver mais qu’on peut vivre de ce qui nous passionne. Certaines personnes de mon entourage ne comprenaient pas que je puisse rester chez moi et être très très occupée et en train de travailler. C’était stressant, fatigant et je culpabilisais beaucoup. Mais le fait de pouvoir gérer mon planning comme je le voulais me permettait par exemple d’aller chercher mes enfants à l’école chaque jour, de refuser des contrats qui pouvaient tomber le jour de leur anniversaire ou durant les fêtes de noël. Mais tout ça, les gens ne le voyaient pas forcément. Aujourd’hui les choses ont changé mais parce que j’ai fait mes preuves, parce que je m’affirme et je m’assume bien plus et parce que mon entreprise principale a maintenant 9 ans. Mais je reste convaincu que je n’aurais pas dû avoir à justifier mes choix et ma façon de vivre. J’avais le droit d’être fatiguée et de m’en plaindre. Aujourd’hui le télétravail est passé par là à cause du Covid et on se rend compte à quel point c’est difficile et fatiguant d’être partout. Dans mon métier nous sommes nombreux à le faire depuis quelques années déjà sans que personne ne se soit posé de questions.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez au quotidien en tant que femme entrepreneure ? Comment les avez vous surmontées ?
Les difficultés je dirai sans doute celles liés aux enfants. A ce rôle de maman parfaite que l’on doit avoir et que nous impose la société. Et lorsque l’on est chef d’entreprise, il faut aussi inspirer la réussite et être sur différents fronts à la fois. Tout ça met une pression souvent difficile à supporter. Comme tout le monde, il arrive qu’on soit fatigué, inquiet, malade et cette pression est encore plus mal vécue.
Cela a eu un effet malsain chez moi puisque à chaque fois je me disais que j’allais montrer que je pouvais y arriver, que j’allais réussir à tout gérer. Et je travaillais toujours plus. La réalité c’est qu’on s’épuise à faire ça et que forcément le côté professionnel ou le côté personnel en pâtit. Le fait que mon fils aîné ait été diagnostiqué autiste et donc handicapé à remis tout à plat. Je m’autorise plus facilement à ne pas être parfaite et à lâcher prise de temps en temps. Je trouve petit à petit un équilibre et j’apprends à refuser des contrats ou des projets.
Sinon dans mon travail pur je n’ai jamais eu la sensation de connaitre de difficultés particulières par ce que j’étais une femme. Pour d’autres raisons oui mais pas à cause du fait d’être une femme. Je pense que j’ai eu la chance d’être bien entourée dès le départ.
J’ai eu des déceptions et de très grosses gifles bien entendu, j’ai fait confiance aux mauvaises personnes. ça fait partie du jeu. Mais même si je fais la forte aujourd’hui , cela m’a complètement dévasté à l’époque. C’était d’une violence incroyable! Cela fait parti des dificultés que j’ai eu.Mais ce n’était pas lié au fait que je soi une femme. Du moins je ne pense pas. Je tiens à dire une chose importante c’est qu’on m’a dit à l’époque que c’était comme ça et que c’était partout pareil. Sachez que peu importe le domaine dans lequel vous travaillez vous n’avez pas à subir certaines choses parce que cela se fait et parce que personne ne dit rien.
Quelle est votre plus belle réussite depuis que vous être entrepreneure ?
Je me souviens la dernière fois que je suis allée à New York pour coordonner un événement lors de la bridal fashion week. Je n’avais presque plus besoin de me présenter, les professionnels américains qui ne m’avaient jamais vu en vrai me reconnaissaient et venaient m’aborder de manière très bienveillante. Beaucoup ont souhaité travailler avec moi justement parce qu’ils se reconnaissaient dans mes valeurs et qu’ils les partageaient. Je crois que c’est la chose la plus gratifiante que j’ai vécu professionnellement. Les américains et l’argent c’est une grande histoire d’amour nous le savons bien, mais cela ne fait pas d’eux des gens malhonnêtes ou mauvais, bien au contraire. Avec eux, les choses sont claires dès le départ. Donc on s’adapte ou on trace son chemin.
Je suis fière de tout ce que j’ai accompli, de tout ce que j’ai appris. Jamais aucun américain ne m’a fait ressentir que je valais moins bien qu’un des leurs. J’ai toujours eu ma chance et les portes se sont ouvertes parce que je ne suis pas arrivée en terrain conquis. Je n’ai pas demandé que l’on s’adapte à moi, c’est moi qui me suis adaptée à leurs règles du jeu. Mon travail en France était très différent qu’aux USA. La façon de travailler, les relations professionnelles, la culture de l’argent, de l’image, du travail. Il y avait constamment ce décalage entre la France et les USA qui me perturbait. Je n’ai jamais trouvé mes collègues américains jugeants ou malveillants envers moi. J’ai toujours eu le sentiment que tout était possible là bas. Et si il y a bien un endroit sur terre ou j’ai l’impression que je peux être véritablement moi c’est là bas. Il y a ce sentiment incroyable de liberté totale sur qui on est. ça me manque beaucoup d’ailleurs …
En France mon ressenti est bien différent et les pires expériences que j’ai pu vivre dans mon métier, les pires mensonges que l’on a pu dire sur moi, les gens qui vous copient, vous jugent, vous critiquent et vous malmènent, les coups bas … venaient bien des français.
Par contre, les collègues français avec qui j’ai pu développer de véritables amitiés, et il y en a très peu, ont toujours étaient bienveillants et même protecteurs. Je parle de ceux qui n’ont jamais voulu me connaître uniquement pour travailler à l’etranger, je parle de ceux qui se sont intéressés à la vraie Amandine et non à l’Agence Opaline. Ceux-là je les gardent précieusement dans ma vie comme un cadeau.
Quelles sont vos astuces et conseils pour vous déconnecter ?
Déjà en priorité j’ai enlevé facebook de mes appli sur mon portable. Si au début j’avais peur de rester déconnecté quelques heures en me disant que je risquais de rater quelque chose de super important ou qu’on allait m’oublier bref je ne sais pas, aujourd’hui je relativise d’avantage et je sais que même si je prends du temps pour moi le monde du mariage ne s’écroulera pas, ni le monde tout court d’ailleurs. Si durant ce temps là des clients qui m’avaient contacté signent avec une autre professionnelle et bien tant pis. J’ai appris avec le temps à être plus fataliste et surtout à moins me prendre la tête. Être psychorigide au point de vouloir travailler non stop m’a valu bien plus de soucis qu’autres choses que ce soit dans ma santé ou ma vie personnelle. Je suis mon propre outil de travail, si je m’écroule mon entreprise ne fonctionnera plus. Alors je sais aujourd’hui l’importance de se ménager du temps OFF de qualité. Et honnêtement depuis que je fonctionne de cette manière, le nombre de contrats que je signe n’a pas baissé.
Il n’y a pas d’astuces pour déconnecter. Le tout est de ne pas culpabiliser ni s’inquiéter quand on le fait et ça c’est le plus dur finalement.
Un lieu pour vos prochaines vacances dès que possible ? Pourquoi ?
Je rêve de retourner à Hawaii! C’est vraiment le paradis sur terre. Je sais que j’y retournerai pour mon travail. Mais vu la situation actuelle je serai sans doute moins exigeante pour des vacances. Pouvoir partir en Italie, en Angleterre ou dans les pays Scandinaves serait déjà génial. L’Italie parce que mon fils aîné rêve d’aller à Venise. Pour lui une ville sur l’eau c’est incroyable. Mais j’en profiterai pour visiter d’autres villes et faire un petit road trip. Les pays Scandinaves m’ont toujours plu. Pour les paysages bien entendu mais aussi pour la qualité de vie, les gens et j’aimerai voir tout ça en vrai. Je crois qu’avec mon travail et mes voyages j’ai pris goût à tout ça et cela devient très compliqué pour moi de ne pas partir découvrir d’autres pays, d’autres cultures. J’ai envie de découvrir le monde que ce soit pour des voyages vacances ou des voyages travail. Cela m’a permis de développer une confiance en moi dont je ne me soupçonnais pas capable et un certain goût pour l’aventure.
Une personnalité qui vous inspire ? Pourquoi ?
Michelle Obama sans hésiter une seconde! Dans tous les domaines je la trouve incroyable! J’ai lu son livre et je n’arrivais plus à m’arrêter. Ses origines modeste, sa famille et les valeurs qu’on lui a inculqué, tout son parcours pour réussir professionnellement puis devenir maman, équilibrer sa vie de femme, d’épouse, de maman et sa vie pro. Puis toute l’ascension politique de son mari et le soutien sans faille dont elle a fait preuve. Je lui trouve une force et un charisme énormes qui m’inspirent véritablement. J’aime les gens qui réussissent, qui vont très haut et très loin dans la vie mais des gens qui n’oublient pas leurs valeurs et leurs racines. C’est aussi comme ça qu’on m’a éduqué. Réussir ce n’est pas un gros mot ni tabou. Gagner beaucoup d’argent ce n’est pas mal. J’admire les gens qui partent de rien ou d’un milieu modeste pour se construire, braver les obstacles et réussir. Sans doute c’est mon côté américain qui ressort et mon amour pour les happy end. C’est quelque chose que je ressens très fortement quand je suis aux USA. Alors qu’en France je me sens plutôt jugée. Si je réussis ça ne va pas et si je me casse la figure ça ne va pas non plus … C’est anxiogène! Michelle Obama a été jugée et critiquée et elle explique comment elle a réussi à rebondir et se détacher de tout ça. Sachant en plus qu’enfant puis ado elle a dû se battre pour ne pas être jugée sur sa couleur de peau mais bien sur qui elle est et ses capacités. ça m’a permis de relativiser et d’arrêter de me prendre la tête sur ce que pouvaient penser les gens.
Et pour finir, si vous étiez une gourmandise ?
Une tarte au citron meringuée. Sucrée avec une certaine douceur en apparence mais tout d’un coup avec un grande acidité cachée en dessous.